S’ouvrir à ses amis après un diagnostic de cancer peut être émotionnellement éprouvant. Anna Crollman partage avec vous 5 étapes pour obtenir le soutien émotionnel dont vous avez besoin.
Aujourd’hui, Anna Crollman partage avec vous cinq étapes pour s’ouvrir à ses amis et ses proches après un diagnostic de cancer. Rechercher un soutien émotionnel après l’annonce de la maladie est naturel et nécessaire. Découvrez les cinq conseils d’Anna et voyez si cela facilite le dialogue avec vos amis.
Il peut être tentant d’exclure vos amis et d’autres proches lorsque vous ressentez du chagrin ou de la tristesse après l’annonce de la maladie.
Vous pouvez vous sentir particulièrement sensible et vulnérable. L’idée de partager ces émotions peut être écrasante.
Au lieu de vous ouvrir, vous pourriez préférer minimiser votre douleur ainsi que la gravité de votre diagnostic et de votre traitement en faisant semblant d’aller «bien».
Mais combien de temps pouvez-vous continuer à faire semblant ? Que se passe-t-il lorsque le traitement se termine et que vous vous avez besoin d’aide ou de soutien?
Vous pourriez réaliser que vous n’avez personne vers qui vous tourner si vous avez tenu vos amis à distance. Les gens peuvent avoir des difficultés à comprendre le rétablissement, la dépression ou même la culpabilité du survivant qui peut se manifester après un cancer.
Protéger votre famille et vos amis de votre tristesse peut sembler plus facile au départ. Mais cela pourrait également entraîner un plus grand sentiment d’isolement et de désespoir ultérieurement. C’est une leçon que j’ai apprise lors de mes propres combats contre le cancer et la dépression.
Demander un soutien émotionnel après l‘annonce de la maladie peut vous rendre vulnérable. De même, laisser vos amis s’impliquer quand vous êtes émotionnellement à vif peut vous sembler terrifiant. J’ai trouvé utile de m’ouvrir à des proches par étapes, à mon rythme.
Durant cette période, vous devez protéger votre cœur. Voici des conseils qui vous aideront, vous-même et vos amis, à comprendre de quel soutien vous avez besoin pendant cette période difficile de traitement, ainsi qu’en cas d’éventuels troubles dépressifs.
La peur, le désespoir et l’inquiétude sont des sentiments plus que compréhensibles, et il n’est pas injuste ou surprenant de vouloir un soutien émotionnel solide après l’annonce de la maladie. Mais il peut être difficile pour vous ou les personnes qui vous entourent d’exprimer vos émotions.
Commencer petit à petit pourrait vous aider à vous sentir plus à l’aise pour partager vos sentiments. Tout d’abord, abordez un peu du côté négatif de votre maladie ou de ce que vous ressentez. Profitez-en pour observer la réaction de chacun.
J’ai commencé par expliquer à quel point le parcours du cancer avait été difficile pour moi en décrivant certains effets physiques. J’ai trouvé que certains de mes amis pouvaient mieux s'identifier à cet aspect.
J’ai également utilisé des métaphores pour expliquer l’impact à long terme du cancer sur ma vie et mon état mental. Une analogie que j’aime, c’est que le cancer est comme un passager dans votre voiture. Pendant le traitement, le cancer est sur le siège avant. La maladie prend le contrôle et guide toutes vos décisions.
À la fin du traitement, le cancer passe sur la banquette arrière et, finalement, au fil des années, dans le coffre. Mais si vous prenez un dos d’âne ou freinez brusquement, le cancer peut revenir sur le siège avant et reprendre le contrôle.
Cette approche du partage avec mes amis et ma famille les moins « ouverts sur le plan émotionnel » m’a permis de tâter le terrain sans me sentir trop vulnérable.
J’ai découvert que beaucoup de gens peuvent vous surprendre. Ceux dont vous imaginiez qu’ils s’esquiveraient sont parfois ceux qui se révèlent les plus présents pour vous. Ils vous montrent qu’ils peuvent gérer les aspects émotionnels les plus difficiles de ce que vous vivez. Appuyez-vous sur eux.
Un bon cercle de soutien souhaitera être là même lorsque vous êtes triste et que vous vous sentez mal physiquement. Vous n’êtes pas obligé.e de changer ce que vous ressentez et le soutien apporté par vos proches pourrait en être la preuve.
N’oubliez pas que vous pouvez également trouver des forums de discussions et d’échanges sur le cancer ou du soutien en ligne (associations de patients, écoute téléphonique, etc.) qui vous aideront pendant cette période. S’appuyer entièrement sur le soutien de personnes que l’on ne connait pas peut ne pas être une solution durable ou souhaitable. Cependant, cela peut vous donner un coup de pouce si vous en avez besoin et si vous vous sentez à l’aise pour le faire.
Toutes les personnes de votre entourage ne seront pas capables de vous soutenir émotionnellement. Cela ne signifie pas qu’elles ne vous aiment pas. Elles peuvent simplement avoir leurs propres difficultés sur le plan émotionnel ou ne pas avoir les compétences personnelles pour répondre à vos besoins.
Avoir conscience de cette réalité à l’avance peut vous aider à atténuer la déception que vous pourriez ressentir.
Je savais que certains amis de longue date n’excelleraient pas en termes de soutien émotionnel. Au début, cela m’a déçue, j’ai eu le sentiment qu’ils me laissaient tomber. Mais mon mari m’a aidée à trouver des idées pour lesquelles je pouvais leur demander de l’aide. Beaucoup ont fini par m’aider en organisant mes repas pour la semaine, en partageant les informations sur l’avancement de mon traitement ou en prenant soin de mon chien. Ils voulaient toujours aider. Ces petites missions leur ont permis de montrer qu’ils m’aimaient d’une autre façon.
Alors n’abandonnez pas si quelqu’un n’est pas en mesure de vous soutenir sur le plan émotionnel ! Ce n’est peut-être pas sur le soutien émotionnel cet·te ami·e que vous allez pouvoir compter. Mais vous pourrez peut-être compter sur lui ou elle pour d’autres besoins, tels que pour garder les enfants, faire les courses ou vous conduire vers le lieu de votre traitement.
Certaines personnes peuvent essayer de montrer leur soutien en donnant des conseils par rapport à votre maladie et sur la manière de la traiter. Si vous êtes disposé·e à écouter, sans nécessairement agir en conséquence, c’est très bien. Mais vous pouvez également écarter en douceur les conseils non sollicités ou préjudiciables. Ayez simplement conscience du fait que certaines personnes pensent qu’elles sont utiles ou proactives lorsqu’elles prodiguent des conseils. C’est peut-être leur façon de montrer qu’elles se soucient de vous alors ne vous montrez pas trop dur·e sauf si le besoin s’en fait sentir.
Soyez honnête une fois que vous avez compris quels amis et proches composent votre cercle de soutien. N’oubliez pas que votre maladie ne vous définit pas.
Essayez de ne pas édulcorer ce que vous traversez ou ce dont vous avez besoin. Vos amis et votre famille ne connaîtront vos besoins et la gravité de la situation que si vous leur en parlez.
Une amie avec qui je travaille, qui avait elle aussi rencontré des difficultés de santé mentale, est devenue ma bouée de secours. Je suis allée dans son bureau, j’ai fermé la porte et je lui ai dit que j’étais au fond du trou et que j’avais besoin de pleurer. J’avais besoin qu’on me dise que tout allait bien se passer et que j’allais m’en sortir. Elle a été mon roc pendant cette période difficile.
Le cancer ou les effets secondaires associés au traitement du cancer et l’épreuve que vous vivez peuvent être difficiles à comprendre. Surtout si vos amis et votre famille n’ont jamais été confrontés au cancer, personnellement ou à travers un proche. Il se peut également qu’ils ne comprennent pas comment soutenir correctement une personne qui souffre de dépression si votre santé mentale est également affectée.
Partagez avec vos proches votre expérience personnelle, des articles sur votre maladie et d’autres ressources médicales. Toutes ces choses peuvent les aider à développer leurs connaissances et à mieux vous aider.
Mon mari et moi savions qu’on nous poserait de nombreuses questions sur le traitement et qu’on nous demanderait des nouvelles. Nous avons adressé aux amis et à la famille un message soigneusement formulé sur ce que je traversais et ce qu’ils pouvaient faire pour aider.
Nous avons également expliqué à nos amis ce dont nous n’avions pas besoin à ce moment-là. Par exemple, je détestais parler au téléphone, mais j’aimais recevoir des SMS et des lettres. En exprimant clairement mes souhaits à nos proches, je leur permettais de m’apporter exactement le soutien dont j’avais besoin.
Réfléchissez à ce dont vous avez besoin, puis demandez-le.
Vous souhaiterez peut-être que quelqu’un vous écoute ou soit une épaule sur laquelle se reposer. Vous voudrez peut-être vous distraire de vos préoccupations et de ce que l’avenir vous réserve. Ou peut-être avez-vous simplement besoin que votre cercle de soutien se montre sensible et prévenant.
N’oubliez pas que ce que vous partagez dépend entièrement de vous. Faites-le selon ce qui vous convient. Vous pouvez partager beaucoup ou très peu ; c’est à vous de décider.
Rechercher un soutien émotionnel après un diagnostic de cancer est naturel, et vous n’avez rien à cacher à ce sujet. N’ayez pas peur de laisser vos amis être présents pour vous. Cela peut être l’occasion d’agrandir votre cercle de soutien pendant les périodes difficiles.
COB-FR-NP-00103 – avril 2024