Le syndrome de l’imposteur peut être oppressant pour ceux qui s’occupent d'un être cher. Susanne White, aidante de longue date, nous explique comment elle surmonte ses doutes.
J’ai confiance en moi et je suis compétente dans de nombreux domaines, surtout en tant qu'aidante. J’ai l’air de mener ma vie en sachant où je vais, comment y parvenir et avec succès.
Je peux prendre des décisions fermes sans hésiter et je ne panique pas dans les situations difficiles. Je dirais que mon approche en tant qu'aidante est celle « d'une femme d'action et d'une décideuse ». J’ai appris de mes erreurs, je me suis relevée et je n’ai quasiment jamais fui devant l’adversité. J'ai une longue liste de réalisations à mon actif et j’ai tenu bon, contre vents et marées.
Pourtant, il m'arrive souvent de me réveiller la nuit avec le sentiment que je serai bientôt démasquée, que quelqu'un finira par remarquer que je ne sais pas ce que je fais. Le monde découvrira que je ne suis pas cette merveilleuse personne, débordante de confiance en elle, mais plutôt un imposteur, une ignorante, une incapable et une arnaqueuse. Quelque chose de désastreux va se produire par ma faute, les personnes dont je m'occupe seront blessées ou vont souffrir, et tout s'écroulera à cause de moi.
Cette inquiétude et cette peur tenaces constituent le syndrome ou phénomène de l'imposteur qui touche un grand nombre d'entre nous. Il nous étouffe et nous fait nous sentir mal dans notre peau. C'est un menteur et un tricheur qui nous empêche de voir à quel point nous avons des qualités et des compétences incroyables.
Pour me débarrasser du syndrome de l'imposteur, j'ai recours aux outils psychologiques suivants. Je les utilise pour me renforcer et revenir à la personne authentique, confiante et charmante que je connais et que j'aime.
J'écoute les conversations qui se déroulent dans ma tête. Lorsque je prends le temps de m’arrêter et d'écouter ce qui se passe en moi, je suis souvent consternée par les pensées qui m’habitent. Je ne dirais jamais à quelqu'un d'autre ce que je me dis à moi-même. J’ai entendu dire que notre voix intérieure est comparée à un colocataire odieux qui vivrait dans notre tête et qui passerait son temps à être méchant et destructeur.
Prendre conscience de cette voix autocritique me permet de ne pas lui donner prise. J'appuie sur l'interrupteur, pour faire émerger activement les bons souvenirs de personnes qui m’ont remerciée pour ma gentillesse, ma bienveillance, mon empathie et mon engagement.
Je dresse la liste de ce que j'ai accompli au cours de ma vie, de ma journée ou même de l'heure écoulée. Plutôt que de me rabaisser, je me félicite. Plutôt que de douter de mes capacités, je les identifie et les salue. Au lieu de me remettre en question, je regarde les décisions intelligentes et bienveillantes que j'ai prises au cours de mon parcours. Je me rappelle l'approche chaleureuse avec laquelle j'avance malgré les difficultés.
Il se peut que je doive procéder ainsi plusieurs fois par jour, mais chaque effort en vaut la peine.
Plutôt que de ressasser le passé ou de m’inquiéter pour le futur, je me concentre sur le présent. Parfois des pensées inutiles tentent de s’imposer, mais je persiste en focalisant mon attention sur le moment présent et en étant pleinement consciente.
Me concentrer sur une tâche me permet de m'extraire de mes réflexions. Je suis ainsi plus efficace dans les activités que j’entreprends, et mon esprit est engagé dans l'action, et non dans la distraction.
Je n’ai pas besoin d’être parfaite pour être efficace. J’ai déjà fait quelque chose de formidable en étant présente et en manifestant ma volonté d’aller de l’avant. J'aimerais que tout se déroule comme sur des roulettes, mais la vie ne fonctionne pas comme cela.
Je fais du mieux que je peux. Je mets du cœur à l’ouvrage et je suis une bonne personne.
Je sais que cela peut sembler difficile, mais n’ayez pas peur de faire part de vos doutes à ceux en qui vous avez confiance.
Je suis agréablement surprise de la réaction positive de mes amis et de ma famille lorsque je me confie à eux, surtout s’ils sont aidants eux-mêmes. Le soutien sincère d’une personne qui me considère comme une aidante remarquable et qui me le dit, n’a pas de prix. Si elle pense que je fais du bon travail, c'est que cela doit être vrai!
Enfin, sachez que ce n’est pas toujours VOUS qui êtes « défaillante ». Il vous manque peut-être le soutien nécessaire pour réussir. N’ayez pas peur de demander de l’aide!
Lorsque nous sommes confrontés à des obstacles en permanence, cela nous épuise et nous fait douter de nos capacités. Certains obstacles nous donnent parfois (et même souvent) l’impression que notre rôle d’aidant est quasi-impossible à tenir.
Au lieu de nous blâmer ou de douter de nous-même, nous devons mettre toutes les chances de notre côté pour réussir. Certaines influences extérieures, certaines circonstances, voire certains de vos pairs agissent contre vos intérêts. Une fois que vous avez identifié ces obstacles, éliminez-les dès que possible. Nous devons créer un environnement sûr et positif qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.
Il m'arrive encore de lutter contre le syndrome de l'imposteur. Et dans une certaine mesure, ce sera toujours le cas. Cependant, lorsque je suis bienveillante avec moi-même et que j'applique les conseils que je viens de donner, je redescends sur terre. Je suis prête à continuer, avec fierté et confiance, à essayer d’améliorer la vie de ceux dont je m'occupe.
J'espère que ces quelques conseils vous apporteront un peu de réconfort. N'oubliez pas que personne n'est aussi bon que vous pour assumer la mission que vous avez acceptée. Vous savez ce que vous faites et cela rejaillit sur tout votre entourage. Vous êtes une personne compétente, responsable et merveilleuse. Autant de qualités que les imposteurs n'ont pas!
COB-FR-NP-00118 – 10/2024