L’asthme nocturne peut être un cauchemar. L’aggravation des symptômes de l’asthme la nuit est étonnamment fréquente, entraînant des troubles du sommeil et un déclin de la santé respiratoire.
Ayant connu des crises d’asthme nocturnes depuis l’enfance, Cróna Tansey explore pourquoi l’asthme peut s’aggraver au moment de se coucher. Elle présente également trois « stratégies pour un bon sommeil », afin de contrôler l’asthme pendant la nuit :
Faites de beaux rêves !
L’asthme a des facteurs déclenchants courants et bien connus pour provoquer des crises. Respirer de l’air froid est un déclencheur courant, et des accessoires comme les masques ou les écharpes sont des protections pratiques qui aident.
L’activité physique est un autre facteur déclencheur bien connu de l’asthme. Il est compréhensible qu’une personne pratiquant un entraînement cardiovasculaire intense puisse avoir des problèmes d’asthme pendant l’entraînement. Mais pourquoi notre asthme s’aggrave-t-il si souvent la nuit ou pendant que l’on dort ?
On pourrait croire qu’une personne qui respire profondément et se détend dans un lit chaud, aurait un asthme bien contrôlé, pas vrai ?
Au contraire, la nuit peut être le pire moment de la journée pour un asthmatique.
J’ai toujours aimé dormir. Mes amis me taquinent souvent sur le fait que je suis suffisamment à l’aise pour m’endormir n’importe où ! Cependant, ce n’est pas le cas lorsque je souffre d’une exacerbation de mon asthme à la suite d’un rhume ou de la grippe, ou quand mon asthme est mal contrôlé.
Dans mes souvenirs d’enfance, je me souviens surtout de crises d’asthme survenues la nuit. Je suis sûre que mes parents redoutaient l’heure du coucher et la nuit lorsque je faisais de l’asthme nocturne.
Je me souviens de nombreux épisodes, quand j’étais toute petite, où j’étais incapable de m’endormir en raison d’une toux persistante pendant la nuit. Ma mère faisait bouillir de l’eau pour que je puisse inhaler la vapeur et réduire mes symptômes. C’était souvent le cas lorsque j’avais un rhume ou la grippe et que j’avais besoin de dormir plus que d’habitude.
Lorsque vous avez besoin de vous reposer, et qu’une toux ou une respiration sifflante interfère et vous empêche de trouver le sommeil, c’est vraiment horrible !
C’est également un moment extrêmement incommode pour être malade, car votre médecin généraliste n’est très probablement pas joignable. Les interlocuteurs vers qui vous vous tournez normalement en premier ne sont pas disponibles, et cela peut être stressant à un moment où vous avez besoin de conseils ou d’être rassuré par quelqu’un que vous connaissez et en qui vous avez confiance.
Plusieurs raisons ont été identifiées pour expliquer l’asthme nocturne.
Certains changements simples peuvent permettre de réduire nos déclencheurs et le risque de symptômes d’asthme la nuit.
Cela peut sembler dégoûtant, mais nos lits, nos oreillers et nos couvertures peuvent constituer un terrain propice aux déclencheurs de l’asthme tels que les acariens ! La poussière et la saleté ont surement provoqué certaines de mes crises d’asthme.
Je change régulièrement ma literie et la lave avec un produit antiallergique pour réduire le risque d’acariens. Je passe également l’aspirateur partout (y compris sur mon matelas !). Ma mère m’a offert un purificateur d’air pour ma chambre, que j’utilise pour réduire les déclencheurs tels que le pollen et la poussière pendant que je dors. J’ai également investi dans une literie et des taies d’oreiller antiallergiques.
Lorsque la concentration de pollen est élevée au printemps et en été, je fais sécher ma literie à l’intérieur pour éviter que ces allergènes entrent dans ma maison. Cela prend du temps et coûte de l’argent, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela me réconforte de savoir que ma chambre est à l’abri de ces déclencheurs.
Bien sûr, il ne faut pas se concentrer uniquement sur la réduction des déclencheurs dans la chambre. Nettoyer régulièrement, passer l’aspirateur et laver les vêtements sont autant de bons gestes pour réduire les allergènes dans toute la maison.
Lorsque j’ai des difficultés avec mon asthme et pour dormir, j’ai souvent du mal à trouver une position confortable lorsque je m’allonge. Rien n’est pire que de se tourner dans tous les sens lorsqu’on a une toux persistante et une oppression thoracique. L’expérience peut être épuisante.
L’idée que j’empêche d’autres personnes de dormir me met également mal à l’aise. Mais plus nous nous mettons de pression pour nous détendre et nous endormir, plus il est difficile d’y parvenir.
Je me suis souvent demandé pourquoi il était recommandé d’utiliser plusieurs oreillers pour se surélever en cas d’asthme nocturne. La Société d’Asthme d’Irlande (Asthma Society of Ireland - association caritative irlandaise) recommande parmi les 5 étapes à suivre en cas de crise d’asthme que la personne ne s’allonge pas.
J’ai suivi plusieurs cours de premiers secours au fil des années, et les animateurs m’ont également donné ce conseil.
J’ai appris récemment que le fait d’être en position allongée exerçait une pression supplémentaire sur notre poitrine et nos poumons. Cela peut certainement entraîner des crises d’asthme et de l’essoufflement.
J’ai du mal à bien gérer mon asthme et mon hygiène de sommeil lorsque j’ai un rhume ou une infection. Être allongée sur le dos peut déclencher l’écoulement de mucus au fond de la gorge, ce qui est extrêmement désagréable et provoque une toux.
Cela explique pourquoi il m’est si difficile de me reposer lorsque je suis malade et pourquoi un sommeil de mauvaise qualité peut déclencher mes symptômes d’asthme. Je trouve souvent plus confortable de m’allonger sur le côté ou de surélever ma nuque et ma tête avec des oreillers. Cela m’a été très utile pour améliorer la qualité de mon sommeil et soulager mes symptômes d’asthme nocturne.
Avec l’asthme, il est toujours utile d’être organisé. Avoir une « routine de coucher avec l’asthme » est bénéfique, en particulier pendant les mauvaises périodes ou lorsque je m’inquiète de ne pas faire une bonne nuit de sommeil.
Il peut être utile d’inhaler de la vapeur avant de se coucher, par exemple en prenant un bain chaud ou une douche. Cela m’aide vraiment à détendre ma poitrine et à calmer ma respiration.
Garder de l’eau et tout traitement de secours prescrit par le médecin près du lit est également une excellente idée. Je m’accorde le temps nécessaire pour contrôler mes symptômes d’asthme avant de m’installer pour dormir. Cela peut m’aider à me détendre, confiante que j’ai fait tout ce que je pouvais pour soulager mes symptômes.
Informer mon médecin de la manière dont l’asthme affecte mon sommeil (et vice versa) a également été important. À l’aide du plan d’action écrit (outil pour l’autogestion de l’asthme), je peux identifier quand mon asthme est mal contrôlé et quand je serai plus susceptible de présenter des symptômes d’asthme. Nous avons également compilé différentes stratégies qui aident à savoir quelle conduite tenir lorsque les symptômes surviennent.
L’impact émotionnel d’une affection respiratoire ne doit pas être négligé. Les crises d’asthme nocturnes peuvent être très stressantes, en particulier lorsque nos médecins et soignants ne sont pas disponibles. L’asthme a également des conséquences physiques.
Le manque de sommeil causé par les symptômes épuisants de l’asthme peut avoir des répercussions lourdes sur les asthmatiques. Comme pour tous mes déclencheurs d’asthme, découvrir pourquoi j’ai des crises m’aide à réduire les risques environnementaux.
Certains des changements que j’ai apportés étaient petits et simples, mais ils ont considérablement amélioré mon sommeil et ma qualité de vie.
COB-FR-NP-00108 – mai 2024