S’installer en couple lorsque l’on est asthmatique

Déménager peut donner l’impression d’un tout nouveau départ, mais cela peut aussi poser des difficultés particulières pour les asthmatiques. Un environnement nouveau peut en effet abriter des déclencheurs de crises d’asthme inattendus. Et la phase des cartons : emballage, déballage et nettoyage constitue un cocktail explosif pour les personnes souffrant d’asthme.

Les inquiétudes peuvent être multipliées par deux pour les personnes qui emménagent avec un.e partenaire. « Qu’allons-nous faire si nous ne parvenons pas à trouver un logement abordable sans humidité ? », « Qu’adviendra-t-il si mon/ma partenaire se lasse de tous ces compromis ? », « Me laissera-t-il/elle tomber s’il/elle ne peut pas avoir de chat ? »

Le choix du logement idéal peut prendre un certain temps. Mais, comme l'explique Michelle Rivas dans son article, les multiples recherches, les compromis ainsi qu'une bonne communication se sont avérés fructueux. Il est ainsi possible d’emménager avec son/sa partenaire et dans un logement adéquat lorsqu’on est asthmatique ! Découvrez son histoire ci-dessous.

Emménager ensemble constitue l’un des plus grands pas en avant dans une relation de couple. Cela peut impacter le choix du lieu de vie, la décoration de votre intérieur, voire la lessive que vous utilisez pour votre linge.

La fusion de deux modes de vie où chacun a ses préférences implique de réaliser des compromis et un travail en commun, et requiert une bonne dose d’organisation. Cela est d'autant plus vrai lorsque l'un des deux est asthmatique.

Lorsque nous avons décidé d'emménager ensemble, je me suis engagée pleinement avec mon partenaire. Il m’a donc fallu lui expliquer ce que j’avais vécu en tant qu’asthmatique et espérer qu’il m’accepterait.

Vivre avec l'asthme n'est pas facile. Il est terrifiant de devoir demander à un non-asthmatique de s’engager à être à la fois aidant, thérapeute et confident.

Je redoutais qu’il me dise qu’il ne supportait plus de m’entendre tousser en pleine nuit. J’ai supposé qu’il en aurait assez du bruit continu des purificateurs d'air, des savons sans parfum, et des produits d'entretien spéciaux.

Malgré toutes ces appréhensions, nous avons décidé de nous lancer. Et c'est génial !

Voici quelques conseils à suivre si vous souffrez d'asthme et que vous envisagez d'emménager avec votre partenaire.

1. Se mettre d'accord sur les éléments non négociables

Lorsqu'il a fallu trouver un logement, j’ai dû être très sélective. J'avais besoin d’y passer du temps. J’ai tout inspecté de fond en comble afin de m'assurer qu’il n’y avait pas de moisissures ou de chats qui vivaient à proximité, une mauvaise ventilation ou d'autres déclencheurs d'asthme ou d'allergie.

Je me suis sentie ridicule ! Je ne veux pas que l’on me considère comme une personne « exigeante ». J’ai agacé plus d’un agent immobilier.

Mon partenaire et moi avons visité une douzaine de maisons avant de trouver celle qui répondait à nos besoins. Elle correspondait à notre budget, disposait d'un extérieur et pouvait accueillir un chien de grande race.

Nous avons dressé une liste d’éléments non négociables avant de nous lancer dans la recherche d'une maison. Cela a grandement facilité le processus ! Nous connaissions les besoins de chacun, sur lesquels nous n'étions pas prêts à faire de compromis.

2. Maintenir un dialogue ouvert

Les déclencheurs d'asthme sont propres à chacun. Les miens sont très personnels et me frustrent.

Je réagis aux odeurs fortes, aux produits de nettoyage, aux savons, aux plumes, à la fumée, à l'air froid, aux courants d'air provenant de fenêtres ouvertes, à certains aliments et à tous les chats. La liste est encore longue.

Mon partenaire rentrait à la maison avec des produits « bio » ou « anti-allergéniques ». Mais cela ne signifiait pas pour autant qu’ils me convenaient. Et souvent, ils me provoquaient des crises d'asthme.

Soyez reconnaissant lorsque votre partenaire essaie de vous aider, mais restez honnête. Le fait de parler des facteurs qui déclenchent chez vous des crises d’asthme peut permettre de mettre un terme au cycle de culpabilité et de honte lié à la maladie.

3. Évoquer la question des animaux de compagnie avant d’emménager ensemble

Si vous êtes allergique aux chiens, vous n'avez sans doute pas envisagé d'en adopter un. Mais, cela pourrait devenir une source de tension si votre partenaire a toujours rêvé d'avoir un chien.

Dans notre cas, nous avons discuté très tôt, des animaux de compagnie que nous pourrions accepter au sein de notre future maison.

Les colocataires de mon partenaire avaient des chats. C'était un réel problème ! Je ne pouvais rester chez eux que très peu de temps et j'avais toujours besoin de mon inhalateur. Nous prenions toutes les précautions pour limiter les poils et les squames de chat.

Cela a été compliqué. Mais lorsque nous avons emménagé ensemble, nous étions au moins tous les deux sur la même longueur d'onde en ce qui concerne les animaux de compagnie.

4. Se répartir les tâches domestiques

Des études montrent que les femmes prennent souvent en charge une part démesurément importante des « tâches invisibles » de la maison. Parmi elles figurent la gestion des horaires du foyer, la cuisine et le ménage. Cette charge se multiplie lorsqu’il faut aussi gérer une maladie chronique.

Engagez dès le départ une conversation honnête avec votre partenaire sur la répartition des tâches domestiques. Cela pourra vous éviter d'avoir le sentiment que l’un des deux a une charge plus importante.

5. Rester soi-même

Ce qui m’inquiétait le plus était que mon partenaire n'apprécie pas les changements que j'avais introduits dans sa vie. Il n’est pas facile de souffrir asthme sur le plan physique et mental, ni de vivre aux côtés d'une personne atteinte de cette maladie. Il devait maintenant éviter les multiples facteurs qui déclenchent mon asthme, en plus de me voir faire des crises effrayantes.

J'ai appris que le bon partenaire ne vous jugera pas et ne fuira pas. Il ne vous rejettera pas. Il fera tout son possible pour que vous puissiez vivre et supporter votre asthme dans de bonnes conditions.

En fin de compte, quelle que soit votre maladie, votre partenaire doit vous accepter tel que vous êtes. En vous comprenant, il peut même vous aider à mieux vous accepter, vous et votre asthme.

COB-FR-NP-00129 – Jan. 2025