La colère est une émotion naturelle. Apprenez à la transformer en quelque chose de constructif.
Une tempête silencieuse et pourtant violente s’est abattue sur le monde à l’occasion de la pandémie et nous avons été sous le choc, touchés de manières différentes, mais pourtant similaires. Beaucoup d’entre nous ont été effrayés et dépassés, certains ont été malades, ont souffert et été en deuil.
Ceux d’entre nous qui se sont occupés des autres pendant cette période ont été mis au défi comme jamais auparavant. Nous pensions peut-être avoir affronté les pires tempêtes, mais celle-ci nous a pris au dépourvu et presque mis à genoux. Notre unique consolation est de ne pas avoir été les seuls dans la tourmente. Ce cauchemar a été partagé dans le monde entier.
La vague émotionnelle qui nous submerge chaque jour est puissante et va de la peur au chagrin. Certaines émotions sont plus faciles à gérer que d’autres. Certaines paraissent appropriées tandis que d’autres sont accablantes. Elles nous poussent dans le jugement de nous-mêmes.
Nous nous refusons, par exemple, le droit de ressentir de la colère, même si celle-ci est totalement compréhensible. Il est difficile de laisser la colère s’exprimer et de la traiter comme de la tristesse, de la peur ou de la culpabilité. Il existe une stigmatisation autour de la colère qui en fait une émotion qui est perçue comme indésirable, même lorsqu’il s’agit d’une colère légitime et qui est reconnue et exprimée de manière saine.
Il nous arrive à tous d’être en colère de temps en temps et chaque aidant a le droit de ressentir cette émotion et de l’exprimer. Lorsque nous ne reconnaissons pas et ne libérons pas cette colère, ou pire, lorsque nous nous sentons coupables de la ressentir, cela peut se transformer en un poison qui nous met en danger.
La colère doit être gérée. Voici quelques-unes des façons dont j’ai appris à le faire.
N’essayez pas de réprimer votre colère ou de l’ignorer. Acceptez-la. La colère est normale. Il peut s’agir d’une émotion utile pour répondre à des situations sociales inappropriées ou à des expériences inconfortables. La colère peut être appropriée et authentique. Elle peut même être utile. Après nous être calmés, nous pouvons beaucoup apprendre sur nous-mêmes et sur la façon dont nous réagissons dans notre monde si nous sommes honnêtes et curieux à ce sujet. Exprimer correctement la colère peut nous aider à avancer dans notre vie.
« Que se passe-t-il ? » C’est une question que je me pose souvent quand je peux sentir ma température émotionnelle augmenter ou quand je commence à m’énerver à propos de quelque chose.
• Parfois, ma colère est moins liée à la situation réelle dans laquelle je me trouve et plus à ce que cela a déclenché en moi.
• Parfois, c’est une accumulation de ressentiments ou l’incapacité à gérer la façon dont quelqu’un me traite.
• Parfois, une situation justifie une forte réaction de ma part parce que les limites ont été franchies ou parce que quelqu’un souhaite me nuire.
Après m’être suffisamment calmée, je trouve très utile de revenir sur ma colère et de l’observer pour mieux comprendre ma réaction, cela me sert pour la fois suivante.
La plupart d’entre nous ont l’impression de s’emporter ou de se mettre en colère rapidement, ou de manière soudaine, mais en fait, il peut y avoir des signes avant-coureurs dont nous ne sommes pas toujours conscients. C’est à ce moment précis que prendre votre température émotionnelle et être à l’écoute de votre corps peut être extrêmement utile.
Votre cœur bat-il vite ? Votre visage est-il chaud ? Votre estomac fait–il du bruit ? Des pensées ou une situation tournent-elles en boucle dans votre tête ?
Lorsque nous prenons conscience de nous-mêmes et commençons à nous rendre compte de comment et pourquoi nous nous sentons ainsi, il est plus facile d’éviter une explosion. Nous pouvons alors nous contrôler avant d’atteindre le point de non-retour.
Avoir un plan d’action à l’avance est la meilleure façon de gérer la colère. Savoir que nous pouvons nous retirer d’une situation et quitter physiquement les lieux peut être utile. Lorsque l’environnement commence à être tendu ou inconfortable, faire une pause est une excellente option.
Avoir des outils de relaxation à portée de main tels que la respiration profonde ou des habitudes quotidiennes de réduction du stress telles que la méditation ou la tenue d’un journal aide à dissiper les tensions. Ces pratiques peuvent nous aider à trouver un endroit calme qui nous permet de mettre à plat des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Enfin, partager nos sentiments avec un ami proche peut être extrêmement utile. Cela nous permet de nous sentir vus et entendus, ce qui est difficile à faire lorsque nous sommes énervés et en colère.
Bien que la colère soit une émotion universelle, les aidants souffrent de ses effets de manière exacerbée. Nous nous sentons coupables en plus d’être en colère, parce que nous ne nous permettons pas de ressentir cette colère.
Nous retrouvons une certaine sérénité lorsque nous acceptons que la colère n’est pas une émotion négative, et que la ressentir ne fait pas de nous une mauvaise personne. Nous devons être proactifs et chercher la meilleure façon d’exprimer notre colère et être indulgents dans ce processus. Nous devons non seulement être indulgents envers ceux qui provoquent cette colère en nous, mais aussi envers nous-même.
Bien que se sentir en colère puisse nous épuiser et nous déstabiliser, nous devons l’exprimer, car la colère offre une occasion de discuter et de comprendre. Lorsque nous acceptons notre colère et cherchons à en tirer des leçons, nous nous ouvrons aux possibilités et au changement positif. Profitons de l’occasion pour prendre conscience de notre propre potentiel à agir grâce aux leçons que nous apprenons sur nous-mêmes.
COB-FR-00063 - 09/2023